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01 Bien choisir une guitare

Publié le 14 novembre 2025, par Charles-Erik Labadille
Magasin de musique à Clisson

S’il est une chose particulièrement importante pour bien jouer de la guitare, c’est de bien la choisir ! Eh oui…, outre la sonorité de l’instrument qui ne doit pas être négligée, il faut reconnaître qu’il existe pas mal de guitares injouables, tout juste bonnes à être remisées sur le haut d’une armoire…

En effet, il y a une grande différence entre un instrument et un jouet. En effet, par rapport au piano, la guitare a deux grands avantages mais également un bel inconvénient. C’est un instrument particulièrement populaire par sa taille ‒on peut l’emmener partout‒, et par son prix ‒on peut trouver des guitares neuves à pas cher‒. Mais ce dernier atout est aussi un souci car bien des guitares n’ont de guitare que le nom… Quelques conseils devraient donc ne pas être inutiles quant au choix de l’instrument.

Tout d’abord, le choix de la guitare folk n’est peut-être pas la bonne solution, tout au moins quand on débute. Ses cordes en acier « cisaillent » plus les doigts (eh oui, la guitare au début ça fait mal au bout des doigts de la main gauche…) et leur tirant plus important oblige à appuyer plus fort. Les cordes en nylon des bonnes vieilles guitares « classiques » sont donc plus douces aux extrémités, du moins le temps que la corne y apparaisse (la guitare ? un vrai supplice !). Cette guitare classique a pourtant un petit défaut, du moins aux yeux des futurs chanteux-folkeux-rockeux. Son manche est plus épais et sa touche (l’endroit où l’on doit poser le bout des doigts, bien perpendiculaire hein, le bout des doigts…) est plus large que celle des guitares folks ou électriques. Un bon compromis peut-être trouvé, quand on a un peu plus de sous, par l’achat d’une « guitare électro-acoustique à cordes nylon ». Les électro-acoustiques, ce sont ces guitares dotées d’origine d’un petit préampli (grave, aigu, volume) permettant d’amplifier cette guitare « sèche ». Outre cette possibilité, l’instrument a deux avantages : la largeur de sa touche est un entre deux entre folk et classique. Le manche est aussi plus long que celui de la classique : 14 cases en dehors de la caisse contre 12, parfois 20 grâce à un pan coupé permettant presque de rivaliser avec les modèles électriques !

Thomann, un des plus importants magasin de musique (en ligne également)

Donc voilà pour la largeur (et la longueur) du manche mais ce n’est pas le plus important. Le critère fondamental du choix à l’achat de l’instrument, c’est la distance entre les cordes et la touche (le manche). Celle-ci doit être la plus réduite possible, sans bien entendu que les cordes ne « ferraillent », ne frisent sur les barrettes.

En fait, tout tient à la rectitude du manche. Bien entendu, les cordes seront toujours plus proches de la touche au niveau de la tête de la guitare que de la caisse. Mais il y a une « fine » limite à ne pas dépasser. De la première case à la douzième case, les cordes doivent s’éloigner le moins possible du dessus des barrettes, disons pour donner un ordre d’idée, 1 mm en bas (vers la tête), 3 à 4 mm en haut. Lorsque cette distance est trop marquée (parfois plus du centimètre au niveau de la caisse !), l’instrument devient difficile à jouer, même dans les premières cases vers la tête de l’instrument. Il faut appuyer sur les cordes comme un sourd et il faut bien avouer que ce n’est pas l’objectif recherché par un musicien ! La cause de ce trop grand écart des cordes, bien souvent, c’est que l’instrument a été fabriqué trop vite. Les bois utilisés étaient encore trop verts, et le bois du manche, pas tout-à-fait sec, a travaillé et s’est légèrement tordu, une fois les cordes tendues (parfois, il « tourne » même tout seul !).

D’un autre côté (et dans l’autre sens de pliage…), il ne faut pas non plus que les cordes, quand on les joue assez fort, frisent sur les barrettes. Pour en être sûr, il faut donc jouer toutes les notes une par une, case après case et corde après corde pour être sûr que ça ne « ferraille » pas et que deux cases consécutives ont bien deux sons différents.

Luth joué par Richard Civiol

Comme on le voit, ce n’est pas si évident de choisir une guitare correcte et le mieux, c’est de se faire accompagner dans le magasin de musique par un copain connaisseur. Quant au prix de la petite merveille, il ne faut pas trop rêver. Iriez-vous acheter un violon, un saxophone, ou même un piano à 100 € ? Eh bien il en va de même pour une guitare. Par exemple, pour une « bonne » folk, d’origine américaine, le prix peut dépasser fréquemment le millier d’euros, comme ce peut être le cas pour une guitare plus « classique » fabriquée par un luthier. Disons pour conclure qu’une guitare « industrielle » au prix compris entre 200 et 500 € permet de commencer dignement l’instrument.

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